Accords avec le Chili et le Kenya

Les eurodéputés ont validé un accord commercial avec le Kenya et un élargissement de celui avec le Chili, le 29 Février. En pleine période d'incertitude et de manifestations agricoles dans toutes l'UE, continuer à signer des accords sans clauses miroirs, à l'inverse de la parole du gouvernement français, ressemble à une enième provocation.
Communiqué FNB : Encore un nouvel accord ! Toujours aucune clause miroir !
Le Parlement Européen a donné hier son feu vert à la ratification de l’accord commercial entre l’Union Européenne et le Chili… offrant à ce partenaire de nouvelles opportunités d’exportation de viandes bovines vers l’Union Européenne, sans aucune condition de respect des normes de production sanitaires, environnementales et de bien-être animal fixées par la règlementation européenne.
Encore un nouvel accord en phase de ratification… et toujours pas d’avancées concernant l’intégration de clauses miroir ! Ainsi, comme pour les autres partenaires commerciaux, les exportations chiliennes à destination du marché européen ne seront pas contraintes au respect des mêmes conditions de production que celles qui s’imposent aux producteurs européens et français !
Cet accord, dont certains se félicitent, manque cruellement d’ambition ! Il intègre pourtant un chapitre sur les « systèmes alimentaires durables », qui dresse une liste de mesures de coopération parmi lesquelles un engagement des parties à « supprimer progressivement l’utilisation d’antibiotiques promoteurs de croissance », alors même que cet usage des antibiotiques en élevage est interdit en Europe… depuis 2006 ! Et que sur cette norme en particulier, une mesure européenne contraignante de réciprocité aurait déjà dû être adoptée depuis 2022 ! Il s’agit donc d’un nouvel écran de fumée dont semble se satisfaire les institutions européennes !
Plus révoltant encore, cet accord a été « scindé » par la Commission Européenne, ce qui implique que l’ensemble du volet commercial ne sera pas soumis au vote des Parlement Nationaux ! Quel exemple de démocratie !
En pleine révolte agricole européenne, éleveurs et consommateurs attendaient de toute évidence une remise en question des instances européennes, pour laisser s’exprimer les instances nationales d’une part, et pour intégrer les revendications concernant la réciprocité des normes d’autre part !
Pour Patrick BENEZIT, Président de la Fédération Nationale Bovine : « Avec cette décision, les Institutions européennes font fi de la révolte qui gronde partout en Europe ! Une fois de plus, les actes ne sont pas conformes aux discours. Espérons qu’il en sera différemment concernant les engagements promis par les Responsables politiques, au niveau français et européens ! »
Communiqué FNO : Accord de libre-échange entre le Chili et l’UE : de qui se moque-t-on ?
Le Parlement Européen a voté hier un nouvel accord de libre-échange avec le Chili qui prévoit une augmentation des quotas d’importation de + 4 000 tonnes pour les viandes ovines avec des droits de douanes réduits sans aucune clause de sauvegarde ou de mesure miroir.
En l’espace de quelques mois, c’est près de 20% d’augmentation des quotas d’importation pour la viande ovine (+ 4000 tonnes pour le Chili et +38 000 tonnes pour la Nouvelle Zélande sur 164 345 tonnes déjà autorisées), auxquels s’ajoutent les volumes potentiels de viande ovine en provenance du Royaume Uni qui peut exporter à volonté vers l’Union Européenne.
Quel message doivent entendre les éleveurs de brebis français et européens ?
Alors que le Président Emmanuel Macron en visite au Salon de l’Agriculture promettait de « défendre le monde agricole contre les effets dangereux des traités de libre-échange qui sacrifient les agriculteurs », de nombreux eurodéputés de la majorité présidentielle votaient hier pour cet accord de libre-échange sans aucune mesure miroir ! Il en est de même pour le Commissaire européen, Janusz Wojciechowski, qui communiquait dans la presse que le problème des agriculteurs européens n’était pas la politique agricole commune mais les accords commerciaux !
Les éleveurs ovins ne veulent plus être la variable d’ajustement. Nous demandons ni plus ni moins l’instauration d’une « single Pocket » et d’une clause de sauvegarde pour la viande ovine dans TOUS les accords de libre-échange signés par l’Union Européenne.