Au détriment de ses producteurs, la Commission européenne défend les intérêts des partenaires mondiaux
Alors qu’elle poursuit depuis plusieurs semaines, avec convictions, les négociations visant à faire aboutir la signature de l’accord commercial avec le Mercosur, la Commission Européenne a hier proposé, « en réponse aux appels lancés par les partenaires mondiaux », de reporter d’un an l’application du règlement visant à limiter la déforestation importée.
Il y a encore quelques semaines, la Commission européenne défendait, auprès des producteurs européens, l’application du règlement déforestation. L’administration européenne expliquait que, pour montrer l’exemple, les producteurs européens devraient mettre en oeuvre une lourde procédure administrative, pourtant complétement inutile pour des zones non concernées par la déforestation, et refusait de simplifier les démarches pour ces pays.
Il y a encore quelques semaines, cette même Commission publiait le rapport final du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture de l’Union Européenne. Celui-là même qui devait sceller la mise en place d’une nouvelle méthode de travail, ayant pour objectif de se reconnecter à la réalité des territoires et des producteurs européens.
Pourtant, hier après-midi, cette même Commission a annoncé vouloir reporter d’un an la mise en oeuvre du règlement sur la déforestation importée, afin de répondre aux demandes des partenaires mondiaux ! Rappelons que ce règlement, plébiscité par les citoyens européens, et par les éleveurs bovins allaitants français, a pour objectif de réduire les impacts du commerce international sur le climat, en interdisant les importations de certains produits, notamment la viande bovine, issus de terres déforestées.
Pour Patrick BENEZIT, Président de la Fédération Nationale Bovine : « Alors qu’elle promettait un travail constructif avec les producteurs européens, une fois de plus, la Commission européenne oublie totalement les éleveurs ! Elle semble plus intéressée par la conclusion de l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur qui pourrait favoriser l’importation de 99 000 tonnes de viandes bovines, sans contrainte aucune concernant les normes de production. Au-delà des discours, ce sont des actes que les éleveurs européens attendent ! »